Archives du mot-clé enracinement

Marion Messina : « Je ne peux pas écrire une superbe histoire d’amour alors que tout s’effondre »

Entretien initialement publié le 22 février 2018 sur Le Comptoir

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » Cette célèbre citation de Paul Nizan dans « Aden Arabie » pourrait illustrer à la perfection « Faux départ », le premier roman de Marion Messina. Elle y raconte l’histoire d’Aurélie, brillante lycéenne, issue de la classe ouvrière, qui croit en la méritocratie, mais qui va vite déchanter en entrant dans le supérieur. En plus de subir la précarité et le mépris de classe, cette enfant de la banlieue grenobloise, perdue entre « les Jérémie, Yoann, Julie, Audrey, Aurélie, Benjamin, Émilie, Élodie, Thomas, Kévin, Charlotte, Jérémy ou Yohann […] pas détestables, mais nullement intéressants », va aussi devoir affronter la solitude, dans une société qui ignore toute forme d’attachement durable. Si on en sait très peu sur Marion Messina, il semble que cette « banlieusarde sans accent, […] élevée par des ouvriers bibliophiles » et ne croyant plus en la méritocratie, ait beaucoup en commun avec son héroïne. Nous avons rencontré l’Iséroise afin de discuter de son roman, de littérature, mais aussi de précarité, de la France périphérique, de lutte de classes et de l’atomisation de notre société…

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Geneviève Azam : « Pour Simone Weil, il est illusoire de tenter de s’affranchir du travail »

Interview publiée le 14 février 2017 sur le Comptoir

Geneviève Azam est maître de conférences en économie, chercheuse à l’Université de Toulouse II et militante altermondialiste au sein de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac). Elle vient de publier « Simone Weil ou l’expérience de la nécessité » avec la philosophe Françoise Valon dans la collection Les précurseurs de la décroissance, dirigée par Serge Latouche au Passager clandestin. Nous avons décidé de l’interviewer à l’occasion des 108 ans de la naissance de Simone Weil.

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Bakary Sakho : « L’être humain a besoin de garder contact avec ses racines »

Entretien publié le 9 octobre 2015 sur Le Comptoir

En pleine crise du livre, certains courageux osent quand même se lancer dans l’édition. En ce début octobre, le dernier né de la profession, Faces Cachées, publie son premier ouvrage intitulé « Je suis ». Loin de réaliser une autobiographie, l’auteur, Bakary Sakho, essaie de parler des cités quelques dix années après les fameuses émeutes de 2005, à travers son identité de noir, musulman, français et son expérience de militant associatif dans les quartiers populaires du 19earrondissement de Paris. C’est sur son lieu de travail – une loge de gardien dans un immeuble près du métro Crimée, ligne 7 – qu’il nous reçoit, afin de discuter de son livre, et plus largement des “quartiers”. Un entretien qui se déroule dans une ambiance conviviale, entrecoupé d’interventions des habitants de l’immeuble, où le tutoiement s’impose de lui-même, dès les premières secondes de l’échange.

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Avec Simone Weil et George Orwell, pour un socialisme vraiment populaire

Article initialement publié le 22 juin 2015 sur Le Comptoir

L’écrivain britannique George Orwell et la philosophe française Simone Weil connaissent tous deux depuis quelques années un regain d’intérêt. Alors que la gauche, notamment la gauche radicale — c’est-à-dire celle qui se donne pour objectif de trouver une alternative au capitalisme —, est en crise idéologique et perd peu à peu les classes populaires, on pense qu’elle aurait tout intérêt à se pencher sur ces deux penseurs révolutionnaires.

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