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Swift Guad : « Tu vois au final comment en tant qu’artistes on peut changer les choses »

Interview publiée le 31 mai 2012 sur Sound Cultur’ALL avec Thomas Passe (a.k.a. Nessuno)

swiftAprès avoir retrouvé Swift Guad à la sortie de studio avec Paco – qui revient ! –, direction Robespierre et le Chicken spot pour une interview en compagnie de mon compèreL’Impertinent. Autour d’un sandwich tout y passe : ses débuts, ses nombreux projets à venir, le pourquoi du comment de ses featurings, sa vision du rap, etc… Bref, trêve de présentation, lisez plutôt l’interview du narvalo !

Sound Cultur’ALL : Présente-toi.

Swift Guad : Swift, rappeur de Montreuil, 30 ans. J’évolue dans l’ombre depuis la fin des années 1990-début 2000. Surtout depuis début 2000. On avait créé un label qui s’appelle Horizone, avecPaco et Rossito pour sortir un premier projet. J’ai commencé plus en solo en 2006. Et voilà, je crois que j’ai sorti cinq mixtapes, deux albums. Et y en a d’autres en cours.

SC : Comment s’est faite la création d’Horizone ?

SG : Ça s’est fait à partir d’une rencontre avec Paco, Rossito et Dos FX. On s’est rencontrés aux alentours de 2000 et la structure s’est créée fin 2000-début 2001. Le premier projet qu’est sorti, à part des mixtapes, c’est vraiment le premier album de Paco en 2004, A base de vers durs. Après y a beaucoup de gens qu’étaient sur le label qu’ont pris leur route de leur côté pour cause de divergences. Ça existe encore Horizone Prod. A l’époque y avait vraiment un engouement, dû aux battles, aux clashs. Ça revient beaucoup aujourd’hui. On parle beaucoup de clashs mais c’était déjà ça à l’époque.

SC : T’en as fait pas mal des clashs sur scène ?

SG : Ouais au Batofar, les 12inch Allstar, les Battle Arena, les End of the weak. Déjà début 2003-2004, ça commençait à arriver en force. Après ça s’est calmé, puis là ça reprend avec les Rap Contenders. Mais c’était déjà comme ça à l’époque, fallait faire ses preuves sur scène avant de les faire sur CD.

SC : Un truc qu’est frappant avec toi, c’est que t’arrives toujours à amener de gros noms sur tes albums. Comment t’y arrives ?

SG : Pour les Français en général ce sont des gens que je connais, que j’ai croisé à droite à gauche. Pour les cainris, soit c’est des gens que j’ai rencontrés comme G.O.D ou Twin Gambino, soit c’est moi qui suis allé vers eux. Comme Raekwon, parce que c’était un rêve de gosse en fait. Comme quand t’es petit tu te dis « Je kiffe Ferrari, je veux une Ferrari ». Bah moi je me suis dit « Je kiffe le Wu-Tang, je veux faire un son avec un gars du Wu ». En l’occurrence ça a été Raekwon, donc c’est pas le plus mauvais représentant. Y en a pas eu 30000. Bishop Lamont c’est moi qui suis allé vers lui, pareil pour Raekwon.

SC : Black Milk ?

SG : Ouais mais, avec lui, on n’a jamais été au bout du taf qu’on devait faire. On devait sortir un son, on l’a jamais sorti parce qu’il a lâché cette prod à un autre rappeur, Elzhi. Vu que y avait plus d’exclusivité c’était pas un peu mort. Mais par contre, même si on n’a pas été au bout de la collaboration, c’est quand même lui qui m’a conseillé d’avoir comme choriste Melanie Rutherford. Elle est présente sur mon dernier album, on a fait un son qui s’appelle Besoin de clarté, et franchement c’est une tuerie. Et c’est Black Milkqui m’a dit d’aller voir cette nana-là.

[Aux Etats-Unis] les gars c’est des pros, en France c’est des branleurs

SC : Et t’as jamais eu de problème avec les rappeurs US ? Qu’ils demandent trop de thunes ou bien n’ont pas beaucoup de considération pour les rappeurs français…

SG : Tu sais, eux ils s’en foutent ils écoutent pas de rap français, ils ont juste besoin de remplir leur assiette à la fin du mois. C’est le problème de tout le monde. A partir de là, c’est à toi de négocier le meilleur tarif. Après, c’est ça qu’est bien avec les cainris. Aux Etats-Unis tout le monde est accessible. Si t’es clair avec eux. Tu leur dis « J’aime ce que tu fais, je veux faire un feat avec toi combien ça coûte ? », si tu commences à te branler à leur dire « Ouais, c’est un rêve de gosse comment ça se passe ? » ils te répondront jamais. Les gars c’est des pros, en France c’est des branleurs. Si tu veux faire un feat avec un gars, comme on dit dans les charts, il te répondra jamais. Alors qu’aux Etats-Unis tu peux même avoirBusta Rhymes si t’as le portefeuille qui va avec. Si t’as les contact de l’agence de booking tu peux avoir n’importe quel rappeur. En France c’est pas possible, ils ont tous une tête énorme. Là-bas c’est leur métier, ils vivent de ça.

SC : Y a un featuring que tu rêverais de faire ?

SG : Y en a plusieurs. Des gars comme Al Green, Lee Perry, Busta Rhymes, Mobb Deep, des gens de la soul. Mais non, y a de tout… Lenny Kravitz tiens ! Je me tâte à ça pour le prochain album ! Je suis en train de voir, pour ça que je te dis son nom. J’ai pas de rêve précis en terme de feat, mais j’ai envie de collaborer, d’échanger avec des artistes que j’aime bien quoi.

SC : Tu nous as expliqué la raison pour laquelle ça ne s’est pas fait avec Black Milk, mais qu’est-ce qui s’est passé avec Tricky ?

SG : Oh Tricky c’est différent ! Tu veux qu’on rende l’affaire publique ? On a enregistré deux titres ensemble. Et le problème c’est que partout où il est passé, aussi talentueux soit-il, il s’est toujours embrouillé avec tout le monde. Dans tous les pays où il est passé. Et donc en France il s’est embrouillé avec tout le monde, dont son ingé son avec lequel on avait enregistré. Il est reparti avec son ordinateur sous le bras, donc les sons sont irrécupérables. Le mec j’ai essayé de le recapter mais il est dans une matrice. Tricky il fonctionne en fonction de l’heure qu’il est, s’il se souvient de toi et de la drogue qu’il a pris au moment où tu lui parles. Ca faut le savoir, et c’est dur de collaborer avec des gens comme ça. Même si c’est soi-disant des icônes, dans l’envers du décor c’est plutôt des gros shlags galériens (Rires).

SC : Comment s’est faite la rencontre avec Al Tarba ?

SG : Al Tarba je l’ai rencontré tout jeune, quand il avait 17 ans. A la base il était bassiste dans un groupe de métal et il se mettait au beatmaking. On s’est rencontrés sur MySpace si je dis pas de conneries. Je faisais du son avec Paco, il nous a contactés en nous disant « J’ai écouté votre son, j’aime bien ce que vous faites, tendez une oreille à ce que je fais ». On a tendu une oreille et on a trouvé que le gars était super talentueux. Et la connexion a commencé. Déjà à cet âge-là il mettait beaucoup de gens à l’amende.

SC : C’est toi qui l’a poussé au micro ?

SG : Non pas du tout ! Il travaillait déjà avec ses potes à Toulouse, dans son groupe qui s’appelle laDroogz Brigade. Donc c’est plus dans le cadre de la collaboration avec ses potes qu’il a commencé à se mettre au mic, dans ce collectif-là.

SC : Où en est d’ailleurs le projet en commun ?

SG : On en rigole beaucoup à chaque fois qu’on se voit, parce qu’on nous pose toujours la même question. Mais à la base c’est pas un projet. C’était évident qu’on ferait un projet en commun un jour où l’autre vu qu’on travaille ensemble depuis le début, mais y avait pas de date précise. On a commencé parun son, deux sons, trois sons, puis ça a créé une attente. Mais les gens j’ai envie de leur dire que ça sortira dans 10 ans, à base d’un ou deux sons par an (Rires). On n’est pas pressés, on fait les choses comme elles doivent se faire. En tout cas dans mon prochain album il aura une place, une ou deux prods qu’il va placer et on va continuer à enregistrer des morceaux. Ça prendra le temps que ça prendra, mais on n’est pas pressés.

SC : T’avais aussi annoncé le projet R.O.C.K.S, c’en est où ?

SG : C’est un peu tombé à l’eau. Par ma faute je t’avoue. Parce que c’est moi qui suis un peu à droite à gauche pour plein de projet en même temps. Dès le début je savais que j’allais sortir Hécatombe 2.0, j’avais plein de projets en parallèle comme le projet Inglorious Bastardz. Ma prochaine mixtape aussi, à la base ça devait être Conçu Pour Casser Du MC Volume 2, mais au final ça s’appellera la Narvalow tape. Dès le début avec R.O.C.K.S on savait que j’allais être accaparé par mes trucs, et c’est moi qui l’ai fait flancher. Tu sais, le concept était bon, y a pas de raison qu’on se remette pas au boulot bientôt.

SC : Tes prochains projets sont donc la Narvalow tape et Inglorious Bastardz, parles-nous en un peu plus…

SG : Exactement. Alors la Narvalow tape c’est au mois de septembre, Inglorious Bastardz c’est fin septembre-début octobre et mon prochain album qui s’appelle Ton rappeur préféré c’est mi-octobre.

Pour la première fois, je fais un album pour m’amuser

SC : Trois CDs à la rentrée ?

SG : Ouais, mais j’ai toujours un peu plus de cœur pour l’album ! Surtout que là j’essaie de faire quelque chose de différent, donc on verra bien. Pour la première fois je fais pas du rap sombre en étant sérieux le cul serré. Pour la première fois, je fais un album pour m’amuser. Pour me décontracter un peu. Même les sons énervés ils sont traités de façon un peu, pas rigolotes mais second degré. On n’arrête un peu de se prendre au sérieux, parce que c’est ça le problème du rap quoi.

SC : Ce sera plus dans le délire de Dansez sur ma bite quoi ?

SG : Tout à fait, tout à fait ! Pas forcément de l’egotrip, mais au moins léger on va dire.

SC : T’as pas peur de perdre une partie de ton public en faisant ça ?

SG : Pas du tout parce que je m’en fous un peu des fans (Rires) ! C’est pas forcément ceux qu’achètent ton album. Donc non au contraire, je peux qu’en acquérir d’autres. De toute façon, les fans ça va ça vient, c’est comme tout. Là, par exemple, t’as un grand mouvement avec 1995 et L’Entourage, que je connais, qui font un gros buzz. Et donc ça fait un an que j’ai de plus en plus de gens qu’écoutent mon son et qui sont très jeunes. Donc les fans ils viennent ils vont, ils t’écoutent parce que t’as sorti un son, le lendemain ils t’écoutent pas. Le but c’est justement de pas toucher les gens qui t’écoutent mais ceux qui t’écoutent pas. Et limite qui n’aiment pas ce que tu fais. C’est plutôt ça l’intérêt. Après je dis pas que je vais faire de la musique classique pour France Inter. Je sais que j’ai déjà été sollicité pour qu’on étudie des textes de mes chansons dans des facs. Ça a quand même plus de valeur pour moi d’être étudié par des jeunes qu’apprennent mes textes plutôt que de sortir des disques et faire de l’oseille pour être écouté par des petits de 15 ans qui comprennent même pas ce que tu dis.

SC : T’as déjà des feats de prévus pour ces trois albums ?

SG : Inglorious Bastardz, c’est le collectif avec moi, Jeff le Nerf, Furax, 10vers, deux groups de Suisse,Le S’1drom et L’Insolence et Scylla, un Belge. Donc c’est un gros collectif. Pour la mixtape y aura pas mal de featurings. Notamment le son que j’ai fait avec Nekfeu, La tête dans la baignoire, Jeff le Nerf, Furax, Hugo Boss, on s’est vus tout à l’heure. Donc pour la mixtape plein de feats, pour l’album je t’avoue que je sais pas encore, je peux pas trop en parler. Moi-même je sais pas encore qui je vais mettre dans les sons que j’ai faits. C’est plus une démarche artistique, j’ai envie que le son me ressemble. C’est pas « Untel c’est vla le featuring » alors je vais le mettre. Faut que le son colle à l’album. Là pour une fois y aura pas de cainris pour lesquels je me serais cassé la tête pour les ramener. Y aura peut-être des cainris, mais ce sera pas la même démarche.

On n’est que des vieux dans ce groupe, la moyenne d’âge ça doit être 30 ans, c’est pas glorieux pour les Inglorious Bastardz (Rires)

SC : Comment ça s’est fait les Inglorious Bastardz ? Vous venez un peu des quatre coins de la francophonie…

SG : C’est venu en fait d’une démarche commune. Ça a beaucoup été fait à l’initiative d’un Suisse qui s’appelle Neka, du collectif Rootscore et du groupe Le S’1drom. C’est un gars chez qui Furax enregistre à Genève, mon pote 10vers aussi. C’est des potes à moi, on se voit souvent, ça s’est fait familialement on va dire. On n’est que des vieux dans ce groupe, la moyenne d’âge ça doit être 30 ans, c’est pas glorieux pour les Inglorious Bastardz (Rires). On se débrouille bien et on lâche pas l’affaire. Après je vais pas te vanter les mérites de chacun. Furax, ceux qui le connaissent savent que c’est vla le kickeur. Jeff le Nerf est là depuis le début, même Kool Shen s’est pas trompé, il l’a pris sous son aile, l’a fait signer chez AZ, l’a placé sur tous les projets. 10vers c’est un rappeur de Toulouse, de la Bim Bam Prod, pareil c’est un gars qu’est là depuis 10-15 ans, il a fait tourner des rappeurs, il a organisé trop de trucs. Scylla pareil, les gens ont juste à taper son nom sur YouTube pour aller voir ce qu’il fait, c’est un des seuls Belges qu’arrive à casser les frontières et venir s’installer en France. C’est une bonne réunion de MCs quoi.

SC : Tu fais également partie du collectif Narvalow Club aussi, qui réunit des artistes divers, tu peux nous en parler aussi ?

SG : Ça c’est pas spécialement rap, c’est une association un peu montreuilloise. Ça regroupe de tout : des peintres, des graffeurs, des tatoueurs, des rappeurs, des photographes, des réalisateurs, etc… Après au début c’était super actif dans l’organisation d’évènements, d’expos et de concerts. Maintenant ça s’est calmé parce que c’est difficile de fédérer tous les artistes. On y arrive mais ça reste marginal. On essaie de faire deux-trois évènements par an. A côté de ça on a développé toute une série de t-shirts. Même si l’esprit Narvalow arrive à se diffuser, parce que je vais pas te cacher que la plupart des gens qu’achètent nos t-shirts c’est des gens de province, et pas de Montreuil. L’esprit est bien représenté quoi.

SC : Tu portes quel regard sur la scène rap actuelle ?

SG : Un regard un peu positif, parce qu’artistiquement ça change de gueule. Tu l’as bien remarqué, on revient un peu à un rap à l’ancienne. Celui que j’affectionne, que j’apprécie. Après le côté négatif c’est la manière dont les médias ont retourné leur veste. Ils boycottaient tout le monde et depuis ils sucent tout le monde. C’est bien, mais tu vois au final comment tous en tant qu’artistes on peut changer les choses. Ouais on a fait un peu vaciller les médias (Rires). Mais après c’est un peu du suçage de bites, mais ouais j’ai un regard positif parce que ça change. Surtout qu’en tant que vieux je trouve ça bien que y ait une nouvelle génération qu’arrive, des gens qui sont passionnés. Qu’ont pas subi le rap qu’on leur a mis de force dans les oreilles. Y en a ils vont dire « Ouais les jeunes cons, les jeunes cons », ouais mais les jeunes cons c’est nous y a dix ans ! Donc moi j’aime bien ce petit renouveau.

Moi j’ai suivi mon truc, sauf qu’à l’époque c’était plus compliqué. Aujourd’hui ça s’ouvre, donc j’en profite un peu pour rentrer dans la brèche

SC : C’est vrai que y a un petit retour aux sources, comment tu le vis toi qu’est un peu un pionnier de ce mouvement avec des gars comme Flynt, le TSR, etc…

SG : Bah moi je suis pas retourné aux sources, j’en faisais déjà depuis longtemps. Mais à l’époque y avait les Sages Po, Time Bomb et ces petits jeunes ils écoutent ça quoi. Mais non j’ai pas l’impression d’être un pionnier, moi-même j’étais une groupie quand j’étais petit. Moi j’ai suivi mon truc, sauf qu’à l’époque c’était plus compliqué. Aujourd’hui ça s’ouvre, donc j’en profite un peu pour rentrer dans la brèche. C’est bien qu’il y ait cette nouvelle génération qui a ouvert la brèche grâce à internet, aux nouveaux médias qu’on leur a mis à disposition. Nous on n’a pas su l’utiliser, eux ils ont grandi avec ça. Pour eux c’est normal, pour nous c’était un effort de s’y adapter. Pour eux c’était logique, c’était normal, si t’es pas dessus t’es mort. Tu me parles de n’importe quel artiste qu’a entre 20 et 25 ans je te dirai qu’il a un Facebook, un Twitter, un compte Google+ quoi. Ça coule de source (Rires).

SC : D’ailleurs toi à l’époque du premier album t’étais un rappeur underground, aujourd’hui t’es plus dans la lumière, t’as plus de buzz. Tu fais plein de scènes, plein de feats, comment tu l’as ressenti ?

SG : Ouais mais c’est la force des choses qu’a voulu ça. Avant je faisais mon son, on me proposait pas de faire des lives, maintenant ça s’est développé. C’est bien. Moi je me suis adapté aussi. Surtout que j’ai vieilli, j’ai plus du tout le même discours que quand j’avais 20-25 piges. Quand t’as plus de 30 ans tu sais… Je me modère pas dans le discours, j’ai toujours les mêmes principes et idéaux. Mais j’ai vieilli donc forcément je suis un peu plus sage. Même si je dis encore des conneries, même beaucoup ! Mais c’est comme les mecs qui disent « Fuck Skyrock ! Fuck Skyrock ! » alors que la seule chose dont ils rêvent c’est d’y passer ! Mais quand t’arrives à cet âge-là tu comprends que c’est de la bêtise de dire « Fuck Skyrock », parce que le jour où ils vont t’appeller pour faire un freestyle tu vas courir comme un petit chien !

SC : T’en vis à l’heure actuelle du rap ou tu travailles à côté ?

SG : J’ai toujours travaillé. Maintenant je travaille à mi-temps. Le rap j’en vis dans le sens où je fais de l’oseille avec mes concerts. Mais après je me dévore, tu vois je charbonne pour vendre des disques et faire des concerts. Mais après le problème c’est que c’est toujours irrégulier, tu sais pas combien tu vas gagner en septembre puis au mois d’octobre. Mais au moins ça se débloque ! Avant y avait pas de concerts, maintenant y en a vla le tas. Je trouve ça bien, mais après faut être malin, savoir travailler avec les gens. Le problème du rap français c’est qu’il a toujours été renfermé sur lui-même : « Fuck untel ! Fuck untel ! Fuck untel ! ». Aujourd’hui le rap s’est ouverts, on travaille avec des tourneurs, avec des médias, on a des marques de fringue, des trucs comme ça. Je pense que c’est aussi pour ça qu’on en parle aujourd’hui, parce qu’à l’époque le rap français n’était réservé qu’à certains médias privilégiés.

SC : Question conne : t’es vraiment employé à la mairie de Montreuil ?

SG : Ouais, je suis fonctionnaire. Je suis fonctionnaire depuis 7 ans. Je t’avoue j’ai pas eu de diplômes, donc ma mère elle m’a dit : « Tu bosses et tu remplis le frigidaire ou tu te barres et tu fais ta vie ». Du coup je me suis mis à bosser et je me suis barré (Rires) ! C’est une bonne expérience, j’ai pas eu le bac mais je vais pas faire le misérabiliste parce que j’ai toujours eu du travail. Ça m’a permis de faire mon son tranquille. Tu sais, la plupart des rappeurs, aussi côtés soient-ils, bossent à côté. C’est ça le juste milieu entre l’indé et la maison de disque : la maison de disque ils vont se foutre de ta gueule, t’es sûr de toucher moins d’oseille mais d’en vivre, l’indé c’est au jour le jour et tu sais jamais combien tu vas gagner à la fin du mois.

SC : Un mot de la fin ?

SG : Le mot de la fin c’est que le prochain album sort à la rentrée, et que le maximum de personnes qui l’achètent fera que j’en sortirai un prochain (Rires) !

Facebook de Swift Guad

Twitter de Swift Guad

Facebook des Inglorious Bastardz

Facebook du Narvalow Club

 

Propos recueillis par : Nessuno & L’Impertinent

 

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Tu sais que tu as découvert le rap avec les Rap Contenders quand…

Texte publié le 18 mai 2012 sur Sound Cultur’ALL, avec Thomas Passe (a.k.a. Nessuno)

rapcontenders3Le rap, toi à la base, t’en as rien à battre. Mais un jour, par hasard, sur Facebook t’as checké une vidéo d’un pote qui est fan de rap. Cette vidéo c’était Nekfeu vs Logik Konstantine. Ca t’a de suite rappelé ton adolescence et 8 Mile. Bref, t’as été plié en quatre. Par curiosité t’as été regarder les autres : Alpha Wann vs LunikBlackapar vs Deen Burbigo… Depuis chaque vendredi soir minuit tu as le même rituel : te connecter sur le site des Rap Contenders. T’as autant besoin de ton clash hebdomadaire qu’Amy Winehouse avait besoin de son sachet de coke quotidien. Au point, que tu t’es pris peu à peu à kiffer le pe-ra (ouais maintenant tu le dis même en verlan). Bref, tu sais que t’as découvert le rap avec les Rap Contenders quand :

  1. Tu crois que L’Entourage a inventé le flow.
  2. Il y a un an, c’étaient de parfaits inconnus pour toi, depuis les X-Men font partie de tes groupes préférés. De même avec Fabe et Zoxea.
  3. Les seuls MCs que tu connais sont ceux qui ont participé aux RC ou ceux qui ont été cités dans différents clash.
  4. D’ailleurs, après le clash de Lunik vs Gaïden, t’es direct parti sur le net chercher qui est Despo Rutti.
  5. T’as jamais écouté la FF, mais tu sais que Menzo est wack.
  6. Tu sais que le babtou de la Sexion d’Assaut ne sert à rien. La preuve dans le clip Désolé, t’as jamais vu de babtou rapper.
  7. Tu déclines toujours les invitations en soirée le vendredi soir. Faut pas déconner…
  8. D’ailleurs le lendemain, tu saoules tous tes potes en leur ressortant les vannes que t’as retenues de la veille.
  9. Tu sais ce que signifient choke, flip ou overtime.
  10. Tu haïs sur Framal de L’Entourage depuis les RC1.
  11. T’es allé voir DJ Premier en concert pour voir des battles en première partie. Dommage que ce DJ de seconde zone ait gâché la suite de la soirée.
  12. Tu joues aux fléchettes sur un poster de Sandrine Luce ou de Maska.
  13. T’as payé pour voir le clash Nekfeu vs Lunik… Sans succès….
  14. Sur Facebook, t’es ami avec tous les participants aux RC. Même TZN. De toute façon, Carlton dans Le Prince de Bel-Air t’a toujours fait gole-ri.
  15. T’es persuadé que Cassidy était le moins bon des X et que Specta était le moins bon du Saïan Supa. Pourquoi ? Ben, c’est Deen Burbigo qui l’a dit.
  16. Tu crois que L’Entourage a inventé la punchline.
  17. Tu te demandes encore pourquoi Booba parle d’Alpha dans Jour de Paye. Normal, t’as jamais entendu parler d’Alpha 5.20.
  18. Cerdan ? Ali ? Frazier ? Tyson ? Rien à foutre, Stunner restera toujours le meilleur boxeur pour toi.
  19. Ces derniers mois, t’as essayé plusieurs fois d’enchaîner 5 ‘teils de Balantine’s en soirée. Sans succès. Normal.
  20. Grâce à Jazzy Bazz, tu sais que toutes les rappeuses françaises sont wacks. Casey ? Keny Arkana ? Princess Aniès ? C’est qui ?
  21. Une fois t’as eu envie de te suicider en voyant que le battle n’arrivait pas à minuit le vendredi. Heureusement, le temps que t’installe la corde, il est enfin arrivé. A minuit cinq.
  22. Tu ne sais pas ce que sont les End of the Weak, mais tu sais qu’t’as envie de flinguer Mic Orni à chaque délibération du jury.
  23. A chaque fois que tu te fais un Word Up! Battle, t’as l’impression que les québécois ne sont bons qu’à nous pomper.
  24. Il y a un an t’avais envie d’étrangler toute personne parlant avec l’accent québécois, à l’heure actuelle tu connais par cœur toute la disco de Casse-Croûte et du K6A.
  25. Pour toi Diomay ou Driver ne sont que des membres du jury des RC.
  26. T’as du respect pour Sinik depuis le match Suspek-T vs Lunik.
  27. A cause de Wojtek, t’as hésité à voter Marine Le Pen. Heureusement, Jazzy Bazz t’a remis dans le droit chemin.
  28. Tu hais les Fuck That qui ont pompé les RC qui ont pompé les Word Up! qui ont pompé les KOTD.
  29. Grâce à Pauline, Goom Radio est ta radio préférée.
  30. T’es fan de Lunik… Mais, t’as jamais écouté aucun de ses sons.
  31. Bizarrement, dès que t’entends taper des mains, tu penses à une scène de sodomie.
  32. T’as découvert Youssoupha grâce à Taïpan.
  33. Tu crois que L’Entourage a inventé le rap.

L’Impertinent & Nessuno

 

Tu sais que tu es fan du Klub des Loosers quand…

Texte publié dans Sound Cultur’ALL le 29 mars 2012, avec Thomas Passe (a.k.a. Nessuno)

KlubdesLoosersHuit ans que t’attendais ça. Huit longues années à devoir supporter la soupe commerciale passant en boucle à la télé. En fait non, tu n’attendais plus. En 2004, Vive la vie avait été le seul petit rayon de soleil dans ta vie minable et misérable… En huit ans, seuls les deux albums du Klub des 7 ont réussi à te rendre le sourire, mais à peine, y avait cinq mecs de trop dans ce groupe. Tes potes pour te réconforter ont essayé de te convertir à Orelsan, mais pour toi la copie ne vaudra jamais l’originale. Et puis un jour, un pote t’envoie une interview du Klub des Loosers dans l’abcdrduson. T’en crois pas tes yeux : Fuzati revient dans le game ! Sans attendre, le 9 mars tu as couru te procurer cette merveille et tu n’as évidemment pas été déçu. Au contraire. Et oui, tu sais que t’es un vrai fan du Klub des Loosers quand :

  1. T’aimes pas le rap.
  2. T’habites à Versailles, Le Raincy, Enghien, Neuilly ou Passy. Mais qu’importe vu que t’aimes pas ta ville
  3. Tes parents sont dans les affaires. Mais tu sais pas dans lesquelles.
  4. Dans ton entourage, il y a une Anne-Charlotte ou une Marie-Charlotte ou une Anne-Marie ou une Marie-Claire qui te fout des râteaux au tel depuis des mois. Mais tu t’en fous, t’as aucune fierté.
  5. En fait t’es plus fan de Fuzati que du Klub des Loosers. Detect c’est un emploi fictif à bien y regarder.
  6. Tu joues aux fléchettes sur un poster d’Orelsan et Orgasmic.
  7. T’aimes pas les hommes.
  8. Tu regrettes que Jonathan Lambert ne soit plus chez Ruquier. D’ailleurs tu regrettes Zemmouraussi.
  9. T’écoutes un album tous les 8 ans.
  10. Tu sais que Sefyu n’a rien inventé. Quoi ? Ghostface ? Rockin’ Squat ? MF Doom ? Connais pas.
  11. T’as beau n’avoir jamais étudié la médecine, tu connais par cœur la composition du valium et du prozac.
  12. Pour toi tous les autres rappeurs sont mauvais. A part peut-être Fredy K, Cyanure, Gérard Baste,James Delleck et Le Jouage. Eux ça passe. Mais à petite dose, faut pas déconner.
  13. Quand t’es fonce-dé en soirée, TTC aussi ça passe. Mais vu que personne ne t’invite jamais en soirée…
  14. T’écoutes aussi du Lunatic, mais t’as honte de l’avouer.
  15. T’aimes pas les femmes.
  16. Quand t’entends parler d’une catastrophe au JT, t’es toujours déçu au moment où Pujadas annonce le nombre de victimes.
  17. Tu te déguises à chaque Halloween, tu es convaincu que c’est une fête en l’hommage de ton rappeur préféré.
  18. Une fois un ami t’as dit qu’il a perdu son pucelage à 22 ans. Tu l’as jamais cru.
  19. T’aimes pas les enfants.
  20. D’ailleurs dans quelques semaines tu voteras sûrement Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon : ce sont les seuls fervents défenseurs de l’IVG et de l’euthanasie.
  21. Dans le temps t’avais quand même une certaine sympathie pour Chirac et le RPR. Les emplois fictifs ? Y a rien de mal à ça. Demandez à Detect.
  22. Le seul noir que tu vois aux concerts de ton idole, c’est Le Jouage. Quand y en a un ça va, c’est quand y en a plusieurs…
  23. Tu détestes encore plus Orelsan que les puristes et les féministes.
  24. Tu détestes encore plus les puristes et les féministes qu’Orelsan.
  25. Tu penses que quand ton couple va mal, c’est quand même plus classe de finir dans Faites entrer l’accusé que dans Confessions intimes. D’ailleurs, nous non-plus on peut pas te contredire sur ce point.
  26. Tu sais qui a inventé le white trash. Quoi ? Eminem ? Necro ? R.A the rugged man ? Connais pas.
  27. Une fois un ami t’as raconté une blague. T’as presque esquissé un début de sourire.
  28. Quoi qu’en y repensant, c’est parce que tu trouvais qu’il avait l’air minable en la racontant.
  29. Ta série préférée c’est Dr House, ton écrivain préféré c’est Céline, ton humoriste préféré c’estDesproges.
  30. Tu ne t’aimes pas.
  31. Tu sais au fond de toi que le seul personnage de BD qui a un minimum de charisme c’est leSchtroumpf grognon.
  32. Tu te tapes peut-être peu de meufs, mais tu n’te tapes jamais de thon, pas comme Orelsan.
  33. Les 7 jours de la semaine, les 7 péchés capitaux, les 7 boules de cristal, les 7 doigts de la main, les 7 continents, les 7 couleurs primaires, les Jackson 7… Bref, faut être con pour monter un club à cinq !
  34. Pour toi Michel Houellebecq est le plus grand écrivain actuel. Son absence de style ? Rien à battre, toi ton rappeur préféré n’a pas de flow. Tout ça n’est qu’accessoire.
  35. D’ailleurs, depuis que les Inrocks ont qualifié le Klub des Loosers comme étant « la rencontre entre Houellebecq et le Wu-Tang Clan », t’as compris que le Wu, c’est un peu le Klub des 7 américain… Le talent en moins.
  36. Les pitreries ça n’a jamais été ton truc, pourtant t’as toujours été fasciné par le clown Zavatta… De même pour le rock et Kurt Kobain. Surement parce que ces mecs réussissaient tout ce qu’ilsentreprenaient.
  37. Tu n’comprendras jamais les rappeurs qui essaient d’avoir du flow.
  38. Tu déprimes sachant que le prochain Klub des Loosers sortira certainement en 2020. Mais bon, t’attends impatiemment que Fuzati te parle de sa crise de la quarantaine, de ses problèmes d’érection et de sa connasse de fille qui fait le mur pour aller en boîte. T’en jubiles d’avance.
  39. Tu n’comprendras jamais les agissements de Bertrand Cantat, faut être con pour avoir une femme.
  40. Tu trouves cet article archi-naze. Mais, fallait pas s’attendre à mieux de la part de deux écervelés dénués de talent pensant que du bon rap ça existe encore.
  41. Bref, t’aimes pas la vie.

Tu sais que t’es un puriste (en carton) du rap quand…

Texte publié le 4 mars 2012 sur Sound Cultur’ALL, avec Thomas Passe (a.k.a. Nessuno)

RAP_MIEUX_AVANT_NOIR_01_298x298Depuis tes années collèges, tu écoutes du rap en boucle, ou du moins Skyrock. Mais, récemment, ta vie en a été bouleversée : t’as compris que tu n’étais pas catalogué parmi les « connaisseurs » de hip hop. Une grande incompréhension et un profond mal-être t’ont envahi mais t’as décidé de remédier à cet épineux problème en faisant ton entrée par la grande porte parmi « l’élite » des auditeurs. En un rien de temps, tu as écumé les forums et sites spécialisés, tu as jeté à la poubelle tes vieux albums de La Fouine (ou de Sniper ouStomy Bugzy pour les plus anciens) et t’as couru t’acheter Illmatic de Nas ! Bref, tel Magicarpe en Léviator, t’as réussi ta transformation en (néo)-puriste du rap et tes goûts sont désormais supérieurs à ceux d’autrui. Tu te reconnaîtras forcément dans la liste qui suit…

Tu sais que t’es un puriste (en carton) du rap quand…

  1. Tu as un rapport quasi-religieux avec ta musique, pour toi rien ne peut justifier le fait de l’avoir sali ou de lui manquer de respect.
  2. T’écoutes jamais le second album d’un artiste, tu sais qu’il aura forcément baissé son froc entre temps.
  3. Tu chies constamment sur Skyrock que tu tiens pour responsable de tous les maux du rap… Pourtant, si demain matin une bande de guignols t’appelle en te faisant des blagues que tu trouvais déjà immatures à 12 ans, tu répondras forcément « Skyrock ! » quand ils te demanderont quelle est ta station de radio préférée.
  4. Tu as un profond sentiment de nostalgie quand tu penses à ce qu’était Génération dans le temps…
  5. T’écoutais 1995 il y a un an mais maintenant tu leur chies dessus allègrement.
  6. En lisant le point précédent t’as d’ailleurs eu une sensation de déjà-vu en pensant à la Sexion d’Assaut, Orelsan ou même Booba… Mais pas avec La Fouine.
  7. Il y a 2 ans tu pensais que 0.9 était le meilleur album de Booba, maintenant tu ne jures plus que parLunatic et Temps Mort et exècres ceux qui s’en sont suivis.
  8. Tu portes des t-shirts « Le rap c’était mieux avant » alors que ça fait 5 ans que t’en écoutes.
  9. T’as jamais écouté la moitié de tes 20 albums de références
  10. Public Ennemy est, pour toi, l’un des plus grands groupes de l’histoire du rap US, alors que tu ne connais pas une seule de leur chanson.
  11. T’es capable de démontrer à n’importe qui que Talib Kweli est l’un des plus grands lyricistes du rap US et que Rick Ross écrit comme ses pieds, alors que tu parles anglais comme une vache espagnole.
  12. Tu détestes les rappeurs français qui ne font que de l’egotrip ou se vantent de leurs exploits criminels alors que tous les rappeurs américains que tu écoutes en font de même.
  13. T’es pour la discrimination positive : 5 de tes 10 rappeurs français préférés sont blancs.
  14. Tu déteste les rappeurs qui foutent des meufs à poil dans leurs clips… Mais tu adules Ludacris !
  15. Tu détestes les rappeurs qui mélangent rap et r’n’b’, pour toi c’est la perversion du Hip Hop… Pourtant 2Pac, Biggie et Fabe sont tes dieux !
  16. Pour toi Temps Mort de Booba et Marshall Mathers d’Eminem sont les derniers classiques du rap français et américains.
  17. Tu détestes le Dirty South… Mais tu adules Ludacris !
  18. 1990 d’Orelsan t’a rappelé des souvenirs, pourtant t’as pas compris la moitié des références.
  19. Tu trouves tout de même dommage que ce titre ait été fait par Orelsan.
  20. Oxmo Puccino est pour toi le seul rappeur actuel avec une discographie parfaite… Pourtant quand on te demande de citer une track de Cactus de Sibérie, tu bugges.
  21. « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? » est ton hymne, Notorious B.I.G. est ton rappeur préféré, le Wu Tang Clan est ton groupe référence… pour toi tout est cohérent.
  22. Kool G Rap est pour toi le meilleur rappeur du Queens loin devant Nas et Prodigy… Pourtant quand on te demande de citer une track de lui, tu bugges encore.
  23. T’as des envies de meurtres ou de viols à chaque fois que t’entends un beat électro, cependant, DJ Mehdi est selon toi le plus grand beatmaker que la France ait portée… pour toi, tout est cohérent toujours.
  24. Quand on t’a dit que Rocca faisait un titre avec Alpha Wann de 1995, t’as demandé à ton interlocuteur de te foutre une baffe pour t’assurer que tu ne faisais pas un cauchemar.
  25. Tu fais une descente d’organe chaque année au lendemain des nominations pour les Victoires de la musique.
  26. T’as fait un arrêt cardiaque hier en voyant qu’Orelsan était récompensé. Mais ça va mieux aujourd’hui, t’as vu que c’était que le prix du meilleur album de musiques urbaines et pas celui de rap. Quoi ? Cette appellation de guignols désigne le rap ?
  27. T’as d’ailleurs fait une syncope deux années de suite au moment des Trophées du Hip Hop et ta tension chute à chaque évocation de Yassine Belattar.
  28. En soirée, tu te fais chier royalement.
  29. Tu t’y fais d’ailleurs constamment insulter quand t’essaies de mettre du Casey discrètement.
  30. Tu détestes encore plus Booba que les fans de Rohff.
  31. A bien y penser, tu détestes également Rohff.
  32. Tu les hais surtout pour avoir eu le culot de sortir un deuxième album (et d’autres après)… Par contre tu hais Sinik pour avoir eu le culot d’avoir commencé le rap.
  33. Tu hais les clashs dans le rap français, tu adores pourtant les diss tracks dans le rap US.
  34. Il y a trois choses que tu détestes plus que tout au monde : Skyrock, les majors et les refrains chantés. Pourtant, tu adules Fabe.
  35. D’ailleurs tu attends son retour comme les Chrétiens attendent celui du messie.
  36. Tu attendais aussi celui de Rocca, mais depuis qu’il rappe avec Alpha Wann, tu penses qu’il tient finalement plus de Judas que du Christ : Qu’il aille se pendre !
  37. Pour toi un beat boom bap, fait en 10 minutes avec un sample cramé et des kits de batteries et de basses téléchargés sur internet, vaudra toujours mieux qu’un beat électro sur lequel le beatmaker a passé des jours.
  38. En bon fan de la Scred, t’es en quelque sorte « Vieux avant l’âge ».
  39. Au final tu détestes plus que tu aimes ta musique.
  40. Tu te fous de tes contradictions et incohérences parce qu’au fond être un puriste, pour toi, tient plus d’un certain état d’esprit que d’une quelconque rationalité. Et au fond, cette musique, bah tu l’aimes.

Nessuno et L’Impertinent